Une légende dit qu'à Occagnes est le trésor des Anglais :
"Quand la nuit sera blanche de lune autour de la Belle-Epine, tracez un cercle large de 30 pieds. De votre bêche bénie, creusez 30 pieds profonds et à vos yeux émerveillés apparaîtront, rutilantes sous la lune, troix cloches d'or...
La découverte des monnaies anciennes est dans nos régions un fait assez fréquent. Quantité de ces dépôts ont été mis au jour mais d'innombrables sont ceux qui demeurent cachés.
Sur l'existence de ces trésors et le lieu de leur gîte, la tradition légendaire a transmis des renseignements fort précis et l'on pourrait citer dans l'Argentenois plus de cent cachettes
d'une richesse fabuleuse.
A Occagnes est le trésor des Anglais.
L'importance militaire d'Argentan au temps de la guerre de Cent Ans n'échappa nullement aux Anglais qui l'occupère de 1417 à 1449. Pour conserver la "villette", ils renforcèrent les fortifications et complétèrent la ligne des avant-postes et des forts détachés qui couvrait l'enceinte.
Occagnes était l'un des points de cette ligne et son église était classée au nombre de forteresses. Déjà en 1371, pendant l'une des phases de la guerre, heureuses pour nos armes, des commissaires de Charles V l'avaient inspectée et ils avaient prescrit, le 22 février, la remise en état des défenses de cette église et la constitution d'approvisionnements.
Cette constatation historique permet de supposer que les Anglais ont eux aussi connu l'importance de cette position : le rapide succès de nos armes, qui les contraignit à un abandon précipité, rend acceptable la légende selon laquelle ils auraient, avant leur départ, enfoui un trésor qu'ils ne pouvaient emporter. Tout le monde sait , à Occagnes, que le trésor se compose de trois cloches remplies de pièces d'or.
Les opinions diffèrent, quant à le situer.
- C'est à la Belle-Epine dans un cercle de 30 pieds, à 30 pieds de fond,
mais on ignore où se trouvait le précieux arbuste et nul réage n'évoque le souvenir d'une épine.
- C'est dans le Fossé du Trésor,
- C'est près de l'église et les indications se trouvent sur un parchemin de la Tour de Londres.
Ni le roulard qui coupe la route nationale à la sortie nord du village, ni les archives britanniques n'ont livré leur secret, qui, d'ailleurs, ne suffirait pas pour s'assurer la possession des trois cloches d'or.
Tout trésor abandonné depuis plus de cent ans appartient au diable qui le garde pour l'Ante-Christ. Pour en déposséder le démon, il faut, dès que le trésor est mis au jour, l'asperger d'eau bénite, puis faire dire par dessus une messe à rebours. Pendant le transport du trésor, ne pas le quitter des yeux, faute de quoi le diable le reprendrait.
Celui qui aura tiré le trésor de sa cachette mourra dans l'année ; aussi conviendra t-il de ne pas s'y employer soi-même mais de confier cette besogne à un ami sûr, à un parent dont on attend l'héritage ou à un vieux cheval bon pour l'équarissage.
Et fort de toutes ces indispensables précautions, il sera fabuleusement riche celui qui découvrira les trois cloches fabuleuses, enterrées à Occagnes par les Anglais et gardées par le diable."
Source inconnue.